Djo-Poster déjà oublié 11 ans après sa mort,

Djo Poster
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 11 années se sont déjà écoulées depuis la disparition de l’artiste-musicien et chanteur talentueux Mumbata Djo-Poster alias «Grand Muyaka». La mort l’a fauché à fleur de l’âge, à  48 ans, le 15 décembre 2006 à Kinshasa.  Cet artiste qui avait confirmé ses talents de chanteur et de grand danseur au sein du groupe Grand Zaiko Wawa de Pedro Pépé Felly Manuaku a succombé à la suite d'une crise cardiaque.

André Mumbata Mambu  a vu le jour le 18 février 1959, dans la commune de N’djili à Kinshasa. Artiste et chanteur polyvalent Djo s’est aussi illustré sur la scène comme un fin danseur. Passionné de l’art d’Orphée, son histoire avec la musique a commencé dans son fief natal. Il est passé par différents groupes musicaux des jeunes de son quartier avant d’atterrir, en 1981, dans l’orchestre Grand Zaiko Wawa du légendaire «magicien de la guitare» Pépé Felly Manuaku où il a débuté sa carrière professionnelle. C’était à la même période que son meilleur ami et collègue, le Général Défao Matumona. Ils étaient tous deux engagés dans ce giron du Clan Langa Langa pour épauler le virtuose soliste Manuaku Waku face à la redoutable machine Zaiko Langa-Langa qu’il venait de quitter à l’époque pour des raisons personnelles.

Aux faîtes de sa gloire, Djo-Poster a beaucoup contribué au succès de Grand Zaiko Wawa aux côtés d’autres talentueux chanteurs tels que Shimita El Diego, Adamo Ekula, Djo Nikel. Très bon chanteur et compositeur, Djo-Poster n’a pas laissé une discographie riche. Cependant, il a écrit quelques  chansons qui ont inscrit son nom dans les annales de la musique congolaise moderne. L’on se souviendra de «Zeke ya pamba», tube plébiscité meilleure chanson de l'année 1984 par le referendum de l’Association des Chroniqueurs de musique du Zaïre (ACMZA). Ce qui a fait qu’il puisse remporte la Palme d’Or du meilleur artiste de cette année. Cette belle mélopée a ainsi permis à son  groupe Grand Zaiko Wawa d'être élu meilleur orchestre en 1984.

Djo-Poster a été le tout premier musicien à valoriser l'ethnie Yaka du Bandundu en adoptant le sobriquet de «Grand Muyaka» alors qu'il était originaire du Kongo Central. Il avait pris, dit-on, ce risque de se faire appeler Muyaka alors que pour les habitants de Kinshasa ce qualificatif ne valait non seulement une sorte d’injure mais aussi un statut social pour caractériser toute personne considérée comme un  non civilisé, un homme appartenant à la plus basse couche sociale. Un fait aura été tenu pour exceptionnel dans sa vie d’artiste ici sur la terre des hommes : André Mumbata Mambu était musicien… mais tout en demeurant un véritable père de famille… dans la mesure où il a  laissé huit orphelins issus d'une même mère, sa veuve. Ce qui est un cas rare dans le monde musical congolais.