Un des pères géniteurs de la rumba congolaise moderne, Jeannot Bombenga W'Ewando est déçu par l'attitude du gouvernement congolais qui n'a pas tenu sa promesse de soutenir la soirée marquant la célébration de la fin de sa carrière musicale. Prévu pour ce 25 août 2018 en la salle Showbuzz à Kinshasa, l'événement a été annulé, l'État congolais s'est désisté de l'organisation de cette célébration qui devait marquer sa retraite après 84 ans d'âge et 64 ans de vie musicale.
Le patron de Vox Africa espérait une fête solennelle au cours de laquelle, il souhaitait faire définitivement ses adieux à la scène musicale devant les fans et les autorités du pays. Au final, c’est la désillusion.
« Je suis déçu parce que mon évènement ait été avorté alors que la ministre de la Culture m'avait rassuré de tout son soutien pour l'organisation de cette fête. C’est maintenant, pendant que je suis encore vivant que j’ai besoin des hommages, honneurs ou des cadeaux. Car, après ma mort, je pense que tout est inutile », a déclaré le doyen des musiciens congolais.
Plus tôt dans l’année, son collègue de la même génération Simaro Lutumba a été fêté en grande pompe, un monument a même été érigé en son honneur à Kinshasa. Auteur-compositeur prolifique et arrangeur, Bombenga est l’un des plus vieux compositeurs de musique en RDC. La beauté des lignes mélodiques caractérise ses chansons. Il en a composé plusieurs à succès vers la fin des années 60 telles que «Mado» et «Lolango». De nombreux musiciens de renommée sont passés par son groupe musical dont Suzy Kaseya.
Personnage discret et effacé pour la grandeur de son œuvre, ce chanteur eurythmique de la rumba dispose d’un répertoire riche avec des chansons plus célèbres que son auteur. Jeannot Bombenga est un chanteur deuxième voix qui n’a jamais joué les stars, mais combien donc son œuvre demeure intense et immense à la fois. Né le 25 août 1934, Jeannot Bombenga démarre sa carrière à l’âge de 23 ans. Il est un ancien batelier comme son prédécesseur Wendo Kolosoy.
