
Le 12 octobre 1989, la république du Zaïre s’arrête. Une annonce secoue le pays et toute la diaspora congolaise : Franco Luambo Makiadi, géant de la musique africaine, s’éteint à Mont-Godinne en Belgique. Pour ses millions de fans, la nouvelle semble irréelle. Comment l’immortel Luambo pourrait-il mourir ? Et pourtant…
Trente-six ans après, la mémoire du Grand Maître Yorgho reste plus vivante que jamais. Il n’a pas seulement fait danser le Zaïre et l’Afrique ; il a incarné, pendant plus de trois décennies, l’âme musicale d’un peuple.
Né le 6 juillet 1938 à Sona-Bata, dans le Kongo-Central, François Luambo Makiadi découvre très tôt son amour pour la musique. À 12 ans, la guitare devient son refuge. En 1956, il fonde avec quelques compagnons ce qui deviendra le Tout Puissant OK Jazz, futur monument de la musique congolaise.
En 33 ans de carrière, Franco a tout accompli : musicien virtuose, producteur avisé, éditeur engagé et même dirigeant sportif. Son répertoire, riche et intemporel, comprend des classiques devenus éternels : Mario, Non, Très impoli, Layile, Kimpa Kisangameni, Makambo ezali bourreau, Mamou… Des chansons qui racontent les douleurs, les joies, les injustices et les amours de son peuple.
L’OK Jazz, c’était bien plus qu’un groupe : l’équipe nationale de la musique zaïroise. Par son excellence, il a vu passer les plus grands : Sam Mangwana, Vicky Longomba, Brazzos, Lutumba Simaro, Josky Kiambukuta, Madilu System, Essous Jean-Serge, Edo Nganga, Djo Mpoyi… Un panthéon musical à lui seul.
Aujourd’hui, Franco reste une boussole pour les générations d’artistes. Son héritage traverse le temps, ses mélodies hantent les mémoires, et sa voix résonne encore dans les salons, les bars, les taxis et les concerts à travers le monde.
À jamais dans nos cœurs, Grand Maître.