Pour Alain Nkobo, la musique est un canal par excellence pour communiquer, au-delà de l'art de sons. Ce jeune chanteur Congolais et leader de son groupe folk Jazz Bana Guimbu s'est engagé à faire la musique autrement au Congo-Kinshasa. Son combat est orienté sur le changement de mentalité de congolais. Alain Nkobo s’exprime sur sa philosophie au cours de cet entretien avec musique.cd.
Musique.cd : Alain Nkobo, vous êtes artiste musicien, chanteur compositeur, interprète et aussi guitariste. Vous mêlez plusieurs talents.
Alain Nkobo : J’ai appris la guitare en 2003. Je suis le fondateur du groupe Folk Jazz Bana Guimbu depuis 2014, après mon passage dans plusieurs groupes musicaux de la capitale, tels que «Joy Gospel». J’ai aussi collaboré avec Maray-Maray, Microméga et d’autres grands de la scène musicale congolaise. Le terme « Bana Guimbu » signifie ‘‘les enfants du pays’’, dans ma langue maternelle, en Kimbala.
MC : Qui vous inspire le plus dans votre carrière ?
AN : Mon idole n’est pas congolaise. Il s’appelle Richard Bona. C’est un musicien camerounais. C’est par lui que j’ai fait mes débuts dans l’interprétation. D’ailleurs, j’ai interprété une de ses chansons dans mon nouvel album qui sera bientôt largué sur le marché. Ici, au pays, j’ai aussi mes vedette préférées, telles que mes grands-frères Pascal Lokwa Kanza, Jean Goubald Kalala, Jacques Tshimankinda et tous ceux qui exploitent le même style musical que moi.
MC : Justement quel genre de musique faites-vous ?
AN : Je suis un artiste atypique, essayant de combiner toujours la musique folklorique de chez nous avec d’autres styles du monde. Mais, le folk-jazz est mon rythme de prédilection. C’est ma base !
MC : En quoi votre musique peut-elle être utile à la société, parce que vous vous définissez comme étant un artiste engagé ?
AN : Je crois qu’au-delà des sons, la musique reste pour moi un canal par excellence pour transmettre surtout le message au public. C’est pourquoi, j’essaie toujours de développer un thème précis dans mes chansons afin de rendre davantage ma musique potable et utile à tout le monde. Souvent, j’aime composer des chansons éducatives, patriotiques et également sur les faits de société.
MC : Les chansons d’amour, celles qui glorifient la femme comme on écoute si souvent au Congo ne vous intéressent donc pas ?
AN : Nous sommes tous musiciens, mais nos ambitions sont différentes. Moi, par exemple, je me préoccupe beaucoup de ma nation. Je viens à peine de commencer ma carrière. J’ai jugé bon de servir d’abord mon pays en lançant une composition du genre patriotique pour exhorter les Congolais à œuvrer pour la bonne marche du pays. Si vous remarquez bien les chansons d’amour chantées par mes collègues, sont presque les mêmes, et vont de monotonie en monotonie. Or, il y a plusieurs thèmes à développer. Ils oublient parfois qu’ils ont cette charge d’éduquer la masse. C’est vrai qu’on ne peut pas réaliser tout un disque en y chantant que le Congo. Mais du moins, les musiciens doivent proposer des thèmes aussi rationnels, au-delà du sexe, femmes ou biens matériels de quelqu’un.
MC : Vous êtes en train de réaliser la chanson «RD. Congo». Sur quel thème porte-t-elle ?
AN : J’ai composé cette chanson pour appeler mes compatriotes à changer leurs mentalités. Si vous remarquez bien dans mes textes, j’ai beaucoup plus parlé de la transformation interne des Congolais. Car, si l’intérieur connait un changement, l’extérieur aussi connaîtra un changement total. Mon intérêt reste celui de voir une transformation des mentalités de mes compatriotes afin que tous nous puissions développer notre cher et beau pays.