C’est le nom de cette chronique qui retrace dans les moindres détails les noms et l’histoire de tous ces héros connus et méconnus qui ont écrit l’épopée de Wenge Musica. Cette chronique a également l’avantage de faire parler les acteurs clés de ce groupe musical qui a vu le jour dans un quartier populaire devenu aujourd’hui une référence dans la musique de jeunes dite, la génération dorée de Wenge Musica 4x4 ou encore le boys band des années 80.
Bienvenu Wes Koka 1981-1985
Réservé et timide, Wes Koka est l’un des chanteurs du groupe à la création de Wenge Musica. Venu du quartier Ma campagne dans la commune de Ngaliema, un des quartiers huppés de la ville de Kinshasa, il intègre le groupe grâce à ses amitiés avec son ami d’enfance Alain Makaba.
Elève au collège Boboto, il fait partie du groupe musical qui va être crée pour agrémenter les fêtes de l’école. C’est à ce titre qu’il va solliciter l’aide d’Alain Makaba et Blaise Kombo pour combler certains vides dans le groupe. Ces deux amis ne diront pas non ; c’est là qu’ils vont consolider une amitié commencée depuis l’école primaire.
A Macampagne où réside Wes Koka, un groupe va voir le jour « Chata Junior » dont il est l’un des grands artisans. Il va recourir une fois de plus à Alain Makaba pour combler un vide (Bassiste) dans le groupe. Makaba est donc le bassiste de ce groupe de Ngaliema. En bon ami, il va demander aussi à Blaise Kombo de les rejoindre (il tiendra la guitare mi-solo). A son tour Makaba va glisser à l’oreille de son ami de la création d’un groupe (Wenge Musica) des jeunes dont le siège se situe dans la commune de Bandalungwa (une autre commune très animée de Kinshasa) et qu’il y trouvera bien sa place. A son grand étonnement, Wes va se retrouver en face d’un groupe mieux organisé artistiquement que le sien et qui promettait à un bel avenir. En effet, Chata Junior (Les Chata's pour les intimes) était mieux organisé structurellement parlant. C’est ainsi qu’il va faire partie de l’aventure Wenge Musica entant que chanteur aux cotés de Dédé Masolo, Werrason, JB Mpiana et Anicet Pandu.
Evidemment, Wes Koka va marquer le groupe par la qualité de ses chants bien structurés et mieux élaborés. Cela, allait au-delà de ses chansons vu qu’il mettait un grain de sel à ceux de ses collègues. Ces chansons « MéJé » et « La fille adorée » avaient récolté un succès fou lors des productions de l’époque. Son départ précipité du groupe va être un handicap pour ces tubes qui ne seront jamais enregistrés. Il a été d’un apport artistique considérable dans la chanson « La fille du roi » de JB Mpiana. Il a aussi donné de son expertise dans « Pathy », la chanson de Makaba, au point d’être très liés et leurs œuvres étaient toujours travaillées ensemble.
Dans son album « Pile ou face » sorti en 1995, Alain Makaba a repris l’une des chansons de son ami Wes Koka « Inoubliable » en adaptant quelques phrases du texte d’origine au goût du
jour. Cette chanson avait été écrite par Wes en souvenir d’une amourette de jeunesse « Henriette ». Ce dernier loue l’excellent travail artistique de Makaba dans la réalisation de ce chef d’œuvre interprété par la voie angélique de Dindo Yogo. Son talent de compositeur était déjà reconnu à l’époque par le Général Défao et le Grand-père Bozi Boziana.
Son départ ne va pas surprendre les autres. Il va décider en 1985 de mettre fin à son aventure avec Wenge Musica, quatre ans après l’avoir intégré. Pour la petite histoire, c’est un des rares musiciens de ce temps, à avoir quitté le groupe dans les règles de l’art, il a remis au président d’honneur du groupe de l’époque Papy Kimby sa lettre de démission.
Emporté par l’art d’Orphée, en 2006, Wes Koka va créer « African Joys Chorale ». Il décide alors de développer une approche orchestrale très originale en introduisant l’usage d’un ordinateur lors de l’exécution des chants. De fait, il devient un véritable « homme-orchestre » en contrôlant en temps réel aussi bien les sons et les couleurs des instruments programmés que les voix des choristes. C’est de cette manière qu’a vu le jour la marque « African Joys Chorale », qu’il rebaptise plus tard « African Joys Universal » suite au caractère cosmopolite qu’a pris le groupe au fil du temps.
Depuis son départ de Wenge Musica, Wes s’est totalement consacré à servir le Christ.
Ricoco Bulambemba 1987-1989
Après les départs des chanteurs Wes Koka, Dédé Masolo et Anicet Pandu, il fallait renforcer ce secteur du groupe. C’est alors que Ricoco fait son entrée dans Wenge Musica. Son intégration s’est faite en douceur vu qu’il venait d’un autre groupe des jeunes concurrent (Il fallait Kaka). Les musiciens de Wenge Musica le connaissaient très bien et appréciaient ses qualités artistiques. Il avait juste traversé la rue pour se retrouver dans le groupe crée par Didier Masela. Sa chanson « Molangi ya malasi » qui fait un tabac fou dans « Il fallait Kaka », sera interprétée dans Wenge Musica avec un embellissement de Werrason.
En 1989, Ricoco et Pipo la Musica (batteur) font partie du premier groupe des musiciens désignés pour le voyage de l’Europe. Ce premier voyage de Wenge ne va jamais ressembler aux autres qui suivront. Les musiciens tenteront de prendre l’avion avec de faux documents. Le premier groupe passera sans être arrêté. En réalité, les leaders du groupe avaient sacrifié ceux qui devaient prendre l’avion au motif de préparer le terrain à Bruxelles. Heureusement, ils ne seront pas arrêtés. Le second groupe est constitué des ténors de l’orchestre. Ils n’auront pas la même chance et seront arrêtés. Ils resteront 3 jours en garde à vue. JB Mpiana fait mention de cet épisode de leur vie dans la chanson « Kin é bougé » de l’album du meme nom.
A Paris où il s’installe, Ricoco retrouve les anciens de Wenge Musica partis pour raison d’études. En 1990, un groupe verra le jour au nom de « Wenge Aile Paris ». Ils ne vont plus réintégrer le groupe resté à Kinshasa et la rivalité entre les deux orchestres va durer longtemps. Il va finalement enregistrer sa chanson « Molangi ya malasi » qui avait déjà fait son succès à Kinshasa dans les deux orchestres où il était passé. A sa sortie à Paris, la chanson connaitra le même succès et va propulser le groupe qui venait de naitre au-devant de la scène musicale du Zaïre. Ricoco affirme être le fondateur de Wenge Aile Paris.
A Paris où il a définitivement posé ses valises, Ricoco est resté musicien et mène une carrière en solo.
Evo Nsiona Adiataki, (tambour) 1982-1988
L’incroyable batteur des tambours du groupe des années 1980. On pouvait tout reprocher à cet artiste mais jamais son énergie. Il en avait à revendre. Evo Nsiona ne jouait pas simplement à ses instruments, il dansait en jouant.
Sifflet à la bouche, il était une source de motivation pour les autres dans la partie dansante des chansons. Les sons de son sifflet accompagnaient avec brio les animations de Werrason (A l’époque, Werrason faisait les animations des sebene et il le faisait bien).
Après huit années de bons services, il a quitté le groupe pour d’autres horizons.